“Le Pire ennemi des beaux-arts, ce sont des jambes éreintées “
Raiberti
Au XIX° siècle , en pleine période du romantisme propre à Victor Hugo et à Lamartine, Raiberti médecin et poète de la ville de Milan comprend, à cette époque où les jambes étaient pourtant masquées par de longs vêtements, l’étroite relation entre beauté et santé.
De nombreuses années plus tard, loin de cette époque où le corps se dévoilait peu, le 3° millénaire met en valeur, dans les sociétés occidentales, une mode vestimentaire qui ne se prive pas d’exhiber le corps et notamment les jambes, jouant sur leur grâce, leur harmonie, leur sensualité. Cette présence quasi-permanente des jambes dans notre champ visuel explique le rôle social qu‘elles ont aujourd’hui, rappelant ce lien étroit entre l’esthétique et la phlébologie.
La beauté des jambes est devenue un élément capital dans l’esthétique féminin. Rappelons que selon une enquête SOFRES 89 % des françaises accordent une grande importance à l’esthétique de leurs jambes. Avoir de belles jambes bien faites et les conserver dans leur vigueur et leur harmonieuse proportion est le souhait de toutes les femmes.
Combien de femmes renoncent à profiter à certaines fantaisies de la mode vestimentaire qui révèlent les jambes ? Combien de femmes se sentent mal à l’aise dès lors qu’on évoque l’été et la plage ? Les situations sources de complexes sont ainsi nombreuses.
Selon les psychologues, les jambes des femmes véhiculent 2 notions essentielles : la communication (pour se déplacer vers l’autre) et la séduction (le regard de l’homme dans les jambes d’une femme).
D’un point de vue purement médical, 2 motivations de traitement se dégagent : les anomalies de la forme (grosses jambes et chevilles épaisses) et les anomalies de couleur (varices et varicosités, pigmentation).
À cette demande croissante de nos contemporaines correspond aujourd’hui une réponse structurée de la part des thérapeutes : c’est la phlébologie esthétique.
La phlébologie esthétique (1, 2, 3) est née de l’évolution de la prise en charge thérapeutique de nos patients. L’évolution des technologies, la meilleure compréhension de la maladie veineuse, la pertinence des thérapeutiques et la précocité de la première consultation ont réduit très sensiblement les pathologies lourdes et invalidantes. Les motivations de traitement sont de ce fait de moins en moins liées à la souffrance physique, et de plus en plus corrélées au regard de la patiente sur ses jambes.
La demande du patient n’est pas une demande de plus de beauté, comme dans un institut, mais une demande d’accès à la normalité, une demande de soulagement d’une souffrance : celle de l’apparence en tant qu’interface entre la personne et la société.
Les critères de beauté d’une jambe
La beauté des jambes dépend principalement de 3 critères : la longueur, la circonférence, la forme. La forme dépend de 2 facteurs : la masse musculaire et la localisation de la graisse. L’élément important est le corps musculaire des soléaires et jumeaux. Selon certains auteurs, la circonférence idéale est entre 31 et 36 cm. Certains aspects sont considérés comme des critères de beauté : des jambes longues, rectilignes et minces.
Peut-on définir des critères scientifiques d’une belle jambe ?
Un certain nombre de critères objectifs (4) permettent de définir ce que l’on appelle une jolie jambe et permettent d’affiner le résultat thérapeutique.
La longueur de la jambe, H sur le schéma ci-dessous (pied – genou) doit représentée 26 % de la taille de l’individu.
On peut schématiquement diviser la jambe en 4 cylindres ayant des courbes délicates. La partie supérieure du mollet (75 % de la hauteur de la jambe), la partie basse du mollet (50 % de la hauteur de la jambe), la partie transitionnelle et la cheville. C définit le ¼ supérieur du mollet, D définit le milieu du mollet, E définit l’entrée de la cheville, c’est le ¼ inférieur de la jambe.
En vision postérieure : la largeur de E doit être 50 % de C, la largeur de D doit être 50 % de C + E
En vision latérale : la largeur de E est de 70 % celle de C, la largeur de D doit être 50 % de C + E
Ce qui signifie notamment que la cheville doit représenter la moitié de la partie supérieure du mollet en vision postérieure et les 2/3 en vision latérale.
3 situations se rencontrent :
1 – E est > 50 % de C. Car E est >
C’est le lipodeme, le lymphœdeme et les œdemes divers
2 – E est > 50 % de C. Car C <
C’est l’amyotrophie
3 – C > 50 % de E.
Cela correspond à des muscles trop développés.
Enfin la douceur, la tonicité et la netteté des jambes sont vécus comme des facteurs de séduction.
Les grosses jambes
Les répercussions des grosses jambes sont esthétiques, mais également fonctionnelles, avec des sensations de douleur, de tension cutanée et de jambes lourdes. La grosse jambe chronique (5, 6) est un tableau clinique fréquemment rencontré. Sous cette appellation, se dissimulent des pathologies très diverses. Le chapitre des grosses jambes est très vaste et complexe.