Les télangiectasies représentent la plus grande demande de traitement en phlébologie esthétique. Elles augmentent avec l’âge, sont plus fréquentes dans la population caucasienne et la notion d’hérédité est indiscutable.
On situe leur prévalence selon les études entre 50 à 80 % chez les femmes. Elles sont la conséquence visible du dysfonctionnement d’un réseau veineux complexe dermique.
Dans la classification internationale CEAP, ces dilatations du plexus veineux sous papillaire intradermique dont le diamètre varie de 0.1 (début de visibilité à 1 mm, sont classées C1).
ANATOMIE
Sur le plan anatomique (fig. 1), l’épiderme ne contient aucun vaisseau. Les veines intra-dermiques sont organisées en 2 plexus horizontaux, parallèles à la peau : superficiel et profond. Ces 2 plexus sont reliés entre eux et au réseau veineux hypodermique par des veinules perpendiculaires au plan cutané.
Les veines réticulaires sont des veines sous dermiques appartenant à l’étage superficielle de l’hypoderme dont le diamètre varie de 1 à 3 mm. Ces connexions entre veines dermiques et veines hypodermiques plus importantes expliquent que dans certains cas les télangiectasies sont directement alimentées par des veines réticulaires. Ceci a bien sûr une incidence thérapeutique.
PHYSIOPATHOLOGIE
Un certain nombre de conditions peuvent favoriser la survenue de télangiectasies : des facteurs génétiques (syndrome de Klippel Trenaunay , Naevus Flemmus …), des pathologies (lupus, sclerodermie, vascularite…) et des éléments iatrogènes (corticothérapie…).
Mais le mécanisme de survenue de la grande majorité des télangiectasies est parsemé de nombreux points d’ombre.
On admet généralement, d’un point de vue pragmatique, 2 types de télangiectasies. Celles en relation avec la surpression générée par le reflux veineux et les autres considérées comme isolées, peut être en relation avec un environnement dermique insuffisamment dense (voir les traitements classiques des varicosités et télangectasies en médecine esthétique).
Ces 2 groupes sont confortés dans leur individualisation par des aspects anatomopathologiques différents.
LA TRANSILLUMINATION
Outre l’approche visuelle et l’échographie-doppler qui ont leurs limites, d’autres moyens d’explorations sont utiles au diagnostic et à la procédure thérapeutique.
La transillumination est certainement la technique d’observation la plus utile (quasiment indispensable) au thérapeute qui veut s’intéresser au traitement des télangiectasies.
Ce procédé consiste à envoyer un faisceau lumineux (photo 1) émis par une fibre optique sur la peau. Il diffuse à travers le tissu sous cutané et se réfléchit sur le fascia. Le faisceau réfléchi est stoppé par les formations sous-cutanées formant sur la peau l’ombre de celles-ci. La profondeur de visualisation est inférieure à 4 mm. Elle permet la mise en évidence des réseaux réticulaires, des varices réticulaires et des connexions éventuelles entre télangiectasies et varices réticulaires.
En cas de veines réticulaires alimentant les télangiectasies, les réseaux d’alimentation sont alors injectés en première intention avec augmentation de l’efficacité, de la rapidité et de la stabilité des résultats dans le temps.
LE TRAITEMENT DES TÉLANGIECTASIES
Le traitement des télangiectasies (10) n’est pas toujours aisé ; l’expérience, la prudence et l’observation sont les éléments clés d’un bon résultat esthétique.
L’approche thérapeutique fait principalement appel à 3 procédés :
- la microsclérothérapie (voir la sclérose des vaisseaux en esthétique)
- la thermocoagulation
- le laser.
La microsclérothérapie, recommandation de grade 1 C, est souvent le traitement de première intention des télangiectasies.
Il consiste à déposer des principes actifs au contact de la paroi d’une veine dilatée (de petit calibre inférieur à 2 mm) dans le but de déclencher une réaction maîtrisée conduisant à la fibrose du vaisseau.
L’injection intraveineuse d’un produit sclérosant dissipe le film de fibrogène qui protège l’intima et altère l’endothélium veineux. La fibrine envahit la paroi veineuse provoquant une réaction inflammatoire qui conduira en plusieurs mois à la fibrose. C’est le traitement le plus pratiqué par le phlébologue.
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