Injections non homologuées aux effets potentiellement délétères
Sur les réseaux sociaux, des « cosmétologues » autoproclamées, sans aucune formation médicale reconnue en France, proposent des actes de médecine esthétique à prix réduit. Parmi eux, l’injection du produit « Lemon Bottle », présenté comme une solution de lipolyse pour faire fondre la graisse abdominale, des bras et du menton.
Or, plusieurs problèmes majeurs se posent :
- Absence de qualification des praticiens : ces individus revendiquent une formation obtenue à l’étranger mais ne disposent d’aucune autorisation pour exercer en France.
- Utilisation de produits non homologués : le produit injecté n’a reçu aucune validation par les autorités sanitaires françaises et peut provoquer des effets secondaires graves, notamment des réactions inflammatoires chroniques, des nécroses tissulaires et des atteintes neurologiques irréversibles.
- Conditions sanitaires précaires : Les actes sont réalisés dans des appartements privés sans respect des normes d’asepsie, augmentant le risque d’infection sévère.
Des liposuccions clandestines réalisées hors bloc opératoire
L’enquête met également en évidence une pratique encore plus préoccupante : la réalisation de liposuccions en dehors de tout cadre médical sécurisé. Ces interventions, qui nécessitent un environnement opératoire strict et un encadrement anesthésique adapté, sont pourtant effectuées dans des locaux clandestins.
La liposuccion, une chirurgie invasive, implique l’introduction d’une canule d’aspiration sous la peau après une incision cutanée. En milieu hospitalier, cet acte est réalisé sous anesthésie locale ou générale, sous le contrôle de chirurgiens qualifiés et d’une équipe d’anesthésistes.
Or, selon le Syndicat national de chirurgie plastique, ces usurpatrices exposent les patientes à des complications potentiellement létales :
- Perforation accidentelle d’organes vitaux : Une mauvaise manipulation de la canule peut entraîner une perforation de la trachée ou d’autres structures anatomiques sensibles, avec des conséquences dramatiques.
- Risque anesthésique majeur : L’administration de l’anesthésie locale sans supervision médicale expose à un risque de troubles du rythme cardiaque, pouvant aller jusqu’à l’arrêt cardiaque en cas d’injection intravasculaire accidentelle.
Un risque inconsidéré pour des tarifs attractifs
Le principal attrait de ces pratiques réside dans leur prix attractif : une liposuccion clandestine est proposée à 1 000 à 1 500 euros, un tarif bien inférieur aux prix pratiqués en clinique. Le paiement est souvent exigé en espèces ou via un virement vers un compte bancaire étranger, rendant toute traçabilité difficile.
Les professionnels de santé insistent sur le danger de ces interventions : ces pratiques ne sont pas seulement illégales, elles exposent les patientes à des complications graves et potentiellement mortelles. Toute personne envisageant une intervention de médecine ou chirurgie esthétique doit impérativement s’assurer que l’acte est réalisé par un médecin qualifié, dans un établissement agréé, et avec des produits validés par les autorités de santé.
Les autorités sanitaires et les instances ordinales poursuivent activement les investigations pour identifier et sanctionner ces pratiques illégales, et rappellent que les patientes victimes de telles interventions disposent de recours juridiques pour signaler ces abus.